P. Celan, cc |
Corona
L’automne me mange sa
feuille dans la main : nous sommes amis,
Nous épluchons le temps des
noix et lui apprenons à partir :
Le temps retourne dans la coque.
Au miroir c’est dimanche,
Dans le rêve on dort,
La bouche dit vrai.
Mon œil descend au sexe de
la bien aimée :
Nous nous regardons,
Nous nous disons l’obscur,
Nous nous aimons comme le
pavot et la mémoire,
Nous dormons comme le vin
dans les conques,
Comme la mer dans le rayon
sanglant de la lune.
Nous nous tenons enlacés à la
fenêtre, ils nous voient de la rue :
Il est temps qu’on le sache !
Il est temps que la pierre
se mette à fleurir,
Que l’inquiétude batte un cœur.
Il est temps qu’il soit
temps.
Il est temps.
Paul Celan, GW I, 37.
(traduction DT)
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