La réflexion devrait se porter concrètement sur le gain cognitif de la pratique de plusieurs langues. S’agit-il vraiment d’un élargissement de ma capacité à penser, comme le suggérait Humboldt ? Les SHS tendent par un pôle à la formalisation par ambition de souligner leur universalité et le caractère contrôlable de leurs procédés, mais demeurent par un autre pôle irrémédiablement liées aux langues naturelles. L’inventivité est pour partie liée à celles-ci. Les poètes sont ainsi tous (il est à peine d’exceptions) des traducteurs : c’est que leur investissement créatif de la langue passe par la confrontation à d’autres langues. Dans quelle mesure peut-il, voire doit-il en aller de même pour la rechercher en SHS ? Qu’apporterait pour l’enseignement la confrontation soutenue à plusieurs langues ? 1) au plan des contenus, l’étudiant doit-il être assigné à un état fini de traductions ? (limitation objective de son horizon) 2) au plan des concepts, peut-il compe...